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La planète des parents d'enfant Extra-Ordinaire

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2 avril 2010

Se faire confiance.

Ca semble logique mais oh combien difficile.... Pourquoi ?

  • Parce qu'il n'y a pas d'école pour apprendre à être parent,donc formation sur le tas !
  • Parce qu'on nous affirme que ça ne s'apprend pas dans les livres, mais paradoxalement il y a une tonne de livres mode d'emploi "faites comme çi, pas comme ça, ça c'est bon, ça pas bon..."
  • Parce qu'on est jeune, sans expérience et influençable par les "expérimentés"
  • Parce qu'un professionnel de la santé est un "pro" qui a un diplôme, on n'ose pas remettre en cause leurs "conseils".
  • Parce que nos enfants sont des êtres humains uniques qui ne se "dressent" pas, dans cet optique le combat est perdu d'avance et on ne le sait même pas.
  • Parce que quand on évoque être perdu, on nous balance nos erreurs comme de l'incompétence à la figure...donc on préfère se taire.
  • Parce qu'on à l'impression d'être les seuls à nous poser des questions.

Et je ne continue pas, mais je suppose que vous pouvez allonger la liste de toutes ces situations vous ayant faites douter de votre capacité de parent. Alors parler de confiance en soi.... Elle en a pris plus d'un coup ma confiance de maman.

Pourtant je ne m'estime pas comme quelqu'un d'introvertie...ce serait même l'inverse. Que ce soit dans mon travail, mes relations, j'affiche une grande confiance en moi, ayant une très bonne aisance relationnelle, sachant gérer mon stress dans des situations extrêmes au boulot....Mais dès qu'on passait la porte de la maison... Je me posais des tas de questions : pourquoi il pleure, pourquoi il veut pas s'endormir seul, pourquoi il veut pas de sa purée, pourquoi il m'écoute jamais...

C'est vraiment pas facile quand autour de nous, on a l'impression de n'être entourée que de "wonder-mamans" qui ont des bébés qui font leur nuit dès le retour de la maternité, qui n'ont pas de coliques, qui mangent tout leur petit-pot, petit-suisse avec de grands gazouillis complices, qui écoutent dès qu'elles ouvrent la bouche.... Et nous, on se dit qu'on a mal fait quelque part, que ceux qui nous harcelaient de conseils avaient peut-être raison et que ces wonder-mamans les appliquaient à la lettre puisqu'elles nous les récitent aux mots près... Alors on tente, mais ça marche pas et là, ça empire...On doute encore plus, on devient susceptible à la moindre remarque : "il a encore un biberon à 4 ans !!"

Pourtant on a parfois des soupçons d'intuitions, de sentiments qui nous disent "t'y crois toi ? Moi ça me dit rien ça ?", on le sent pas vraiment. Alors pourquoi je ne m'écoutais pas ? Qui connaît mieux mon enfant que moi ? Belle-maman qui veut "éduquer" notre loulou de la même façon qu'elle a éduquer son fils puisque c'est la "meilleure façon" vu le résultat vivant qui s'offre sous nos yeux ( il voit un panneau sens interdit dans un parking et il s'engage car il voit une place intéressante pas trop loin de l'entrée, il veut pas la louper...)... Le pédiatre qui le voit 30 minutes, une fois par mois...

Non, non... Je ne donne aucun conseil, je vais tenter de tenir au mieux cet objectif... Je viens juste de vous décrire mon cheminement avant que je reprenne les rennes de ma confiance en moi en tant que maman. Car maintenant je m'écoute, enfin surtout j'écoute ce que veulent me dire mes enfants.
Si on tente de me remettre en situation de questionnement, de doute, j'ai ma formule magique : "laissez moi faire mes erreurs... L'erreur est humaine, c'est en se plantant qu'on comprend et avance... Je suis humaine, mes enfants aussi." Je ne me ferme pas aux remarques pour autant, je me demande juste : "je le sens ou je le sens pas".

Est-ce là, le remède miracle ?.... Je remarque juste que depuis que je relativise les choses, que je prends le temps de m'écouter, je crie presque plus alors qu'avant c'était continuel. Je pense que ce changement a fait que les tensions avec mes enfants se sont envolés, les rendant plus calmes.... Pas sages comme des images façon enfants modèles, ils bougent toujours autant mais ils sont moins sur la défensive.

Par rapport au handicap de mon fils, c'est à partir de ce moment de remise en question, qu'il a fait des progrès surprenants, alors coïncidence ?? Un peu de confiance en soi ne peut de toute façon pas faire de mal.

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1 avril 2010

Elargir sa vision de la vie

Nous menions une petite vie tranquille.... Un grand appartement, deux beaux enfants, chacun un travail....Mais au fil des mois, notre second garçon semblait pas décidé à parler. Il était comme on me le disait souvent depuis sa naissance, le bébé "idéal" !! Il pleurait jamais, avait toujours un immense sourire sur ses lèvres, mangeait de bon coeur, dormait...un adepte des grasses matinées. Mes copines me l'enviaient, elles qui avaient droit aux pleurs, colères, terreurs nocturnes, grève de la purée d'épinards...

Malgré nos inquiétudes, notre médecin mettait ça sur le dos de ma présence et du fait que je m'occupais trop de lui... et j'y ai cru, comme une gourde !! J'ai repris le travail, laissé mon fils aux mains de sa grand-mère et rien...Enfin si, il a rattrapé son retard en pleurs, colères, grève de la faim, réveils nocturnes, refus du pot mais toujours pas de mots mise à part : papa, maman et bibi pour son biberon. Le reste n'était que geste pour montrer, il avait 3 ans passé.

Etant né en février, il devait rentrer pour ses 3 ans 1/2, mais impossible, il n'était pas "propre". A force d'acharnement, mon médecin me donna enfin l'ordonnance pour faire un bilan orthophonique, mais la joie fut de courte durée quand j'appris qu'à son âge, il n'était pas prioritaire. Les places sont comptées, il rejoindra donc la liste d'attente avec pour conseil de le mettre à l'école... Sympa, personne en veut !

J'ai donc pris les devants pour un bilan d'ORL, de vue mais rien à signaler. J'ai pu poser des congés pour les vacances d'hiver et être avec eux. Le miracle arriva, du jour au lendemain, il me montra les WC... Il avait déjà 4 ans et a pu faire une rentrée en cours d'année. Mais ça n'aida pas grand chose, il était toujours à part, n'avait pas de copains, il suivait les autres c'est tout. Il n'écoutait pas les consignes et les premières crises de frustrations arrivèrent. Dès qu'il voulait montrer son désaccord, il ne bougeait plus, regardait un point fixe et attendait.... Crises autistiques, c'est comme ça qu'on les appelle maintenant.

Une année passa, personne pour nous aider, nous conseiller vraiment. Le bilan arriva enfin, plus d'un an d'attente... Il avait déjà 5 ans et parlait comme un enfant de 2 ans à peine. Pas de sujet, pas de verbe conjugué, il commençait juste à nommer les personnes de l'entourage. Le diagnostic tombe, Morgan est dysphasique.

Les explications sont difficiles à avoir auprès de son orthophoniste, je su juste que son cerveau fonctionnait pas normalement, qu'il fallait beaucoup plus de temps pour acquérir les apprentissages courants...Qu'il se rattraperait mais que ça prendrait du temps. Ce n'est vraiment qu'avec des recherches personnelles que j'ai découvert la dimension du handicap.

A cet instant, ce fût comme si les pièces d'un puzzle s'assemblaient. Plein de chose prenait un sens, bon comme mauvais mais surtout que mes sentiments ne m'avaient pas trompé. Quand on me parlait de caprice, que je me laissais manipulée alors que je ressentais la détresse de mon fils dans ses pleurs, dans son regard, je savais que ça n'en était pas. Je cherchais toujours à le comprendre du mieux que je le pouvais même si je n'y arrivais pas tout le temps, je ne le percevais pas comme capricieux. Je remarquais que ses pleurs arrivaient quand il se sentait incompris.

J'ai donc oublié les conseils pour m'écouter et un nouvel enfant "différent" est arrivé !! Mon troisième bouchon, B.A.B.I.... Vous connaissez peut-être pas, faut dire que c'est peu reconnu. C'est le Bébé Aux Besoins Intenses. Ce n'est pas un handicap comme la dysphasie de son frère mais ça reste très difficile pour nous parents, de voir notre enfant en proie à des peurs à chaque instant. Si il y a un mot pour définir le BABI ce serait "hypersensible" : peur de la séparation, peur des inconnus, peur des bruits et tout ça de façon intense.

A partir de là, il a fallut repenser notre façon de faire, notre façon de voir nos enfants pour s'adapter à eux, plutôt que de vouloir les formater pour qu'ils collent à la normalité, l'idéalisation de l'enfant intelligent, sage, obéissant...L'enfant parfait...M'adapter donc à leur particularité qui nous balançait en pleine figure à quel point chaque enfant est unique et les conseils de Belle-Maman, du pédiatre, de la bonne copine ont peut-être marché pour eux, ils avaient leur vécu et ressenti et nous le nôtre, mais qu'ils ne conviendraient pas forcément pour nos enfants.

Je ne viens donc pas ici pour donner des "conseils" mais pour vous exposer mon expérience avec mes loulous, les méthodes que j'ai découverte et adopté, les erreurs que j'ai commise, les résultats que j'observe chaque jour.

Aujourd'hui, je me dis...Je suis même certaine qu'avoir ces enfants "différents" de la norme aura été le plus beau cadeau que la vie puisse m'offrir car ses petits bouts m'ont fait comprendre le sens des mots : respect, patience et humanité...

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